La visioconférence du G20 offre de nouvelles opportunités

WILLIAM JONES＊

Le mot chinois pour ? crise ? est composé de deux caractères qui signifient respectivement ? danger ? et ? opportunité ?. La pandémie de COVID-19 a en effet alerté le monde sur les ? dangers ? qui nous guettent. Mais le Sommet extraordinaire du G20 sur le COVID-19 le 26 mars a représenté une véritable ? opportunité ? pour faire advenir une réponse mondiale coordonnée face à l'épidémie, afin de créer un nouveau paradigme pour que l'humanité surmonte les inconvénients et les dangers générés par le statu quo géopolitique.

Le roi d'Arabie Saoudite Salman Bin Abdulaziz Al Saud a été l'h?te de ce sommet, et Xi Jinping était parmi les dirigeants des autres pays membres du G20, des pays invités et des organisations internationales qui y ont pris part. En tant que premier pays à affronter et à venir à bout du virus, la Chine s'est montrée proactive en aidant, par le biais de conseils, de personnel et de fournitures médicales essentielles, les quelque 80 pays qui luttent actuellement contre le COVID-19.

Le 19 avril 2020, la visioconférence des ministres de la Santé du G20 de Riyad, en Arabie Saoudite

Dans son discours lors de ce sommet, intitulé?uvrons ensemble à combattre l'épidémie de COVID-19, le président Xi a souligné l'importance pour la communauté internationale d'agir dans l'unité et de travailler ensemble pour apporter une réponse collective à l'épidémie. Il a indiqué que la Chine était prête à partager son expérience et les mesures prises pour contenir cette épidémie qui s'est déclarée soudainement dans la province du Hubei. Bien que les pays aient mis du temps à mettre en ?uvre ces mesures, à savoir la quarantaine, la généralisation des tests et la distanciation sociale, il existe désormais un consensus général sur le fait qu'elles sont les plus efficaces.

La proposition du président Xi de donner suite au Sommet du G20 par une réunion immédiate des ministres de la Santé du G20 a été cruciale pour consolider une stratégie mondiale réussie dans le but de terrasser la pandémie qui fait rage. Tout aussi essentiel, le fait que le président Xi a demandé une assistance spéciale et un soutien spécifique aux pays en développement dont les systèmes de soins de santé sont moins performants que ceux des pays développés.

Une réunion sur la sécurité internationale dans la santé publique, que le président Xi a abordée dans son discours, pourrait également donner l'impulsion pour la mise en place d'une liaison régionale d'urgence qui permettrait une réponse plus rapide aux urgences de santé publique.

Plus important encore, le Sommet du G20 a été l'occasion d'un échange entre le président Trump et le président Xi, suivi le même jour d'une conversation téléphonique cordiale entre les deux dirigeants au cours de laquelle tous deux ont convenu de la nécessité d'une plus grande coopération.

Le dernier point soulevé par le président Xi est celui de la prochaine crise qui se profile à l'horizon : le danger imminent d'un effondrement financier international. à la lumière des perturbations qu'ont subies la production et les cha?nes d'approvisionnement à travers le monde, le président Xi a exhorté les dirigeants du G20 à prendre des mesures pour maintenir la continuité des cha?nes d'approvisionnement en fournitures médicales et la stabilité des autres produits de première nécessité. M. Xi a en outre appelé à une réglementation financière rigoureuse pour maintenir les taux de change essentiellement stables.

Le 15 avril 2020, des volontaires de Wuhan sont inoculés lors de l'essai clinique de phase II du vaccin contre le nouveau coronavirus recombinant.

Bien que nous devions déployer des efforts pour maintenir les mécanismes commerciaux et de production pendant cette crise, nous ne devons pas renflouer les spéculateurs. La disparition d'une grande partie de la dette exceptionnelle et largement spéculative représentée par Wall Street donne au monde une chance de reconstruire notre situation financière sur une base différente, sur laquelle le bien-être général de la population, plut?t que la ? valeur boursière ?, serait primordial.

L'économie et la santé publique étant inextricablement liées, il convient d'accorder plus d'attention au récent appel d'Helga Zepp-LaRouche pour une initiative de bio-défense d'urgence, reprenant une proposition que son mari Lyndon LaRouche, économiste et homme d'état, avait formulée en pleine épidémie de SIDA. En 2001, Lyndon LaRouche écrivait : ? La défense biologique nationale fait principalement référence aux mesures sanitaires essentielles pour améliorer l'espérance de vie et accro?tre le bien-être de la population dans son ensemble. ? En préservant la santé mondiale, nous devons créer un développement pour tous.

Dans l'ensemble, l'? opportunité ? que cette terrible crise offre est une chance de changer la fa?on dont le monde est structuré, entre les nantis et les démunis, et de travailler pour donner à chacun un niveau de vie moderne qui intègre des critères égaux dans les soins de santé.

＊WILLIAM JONES est chef du Bureau de Washington du magazine américainExecutive Intelligence Review.